វិភាគអំពីមិត្តភាពនិងស្នេហា ភាគ៩(ជាភាសាបារាំង)
3.«Phèdre»On sait dans quelles circonstances Socrate est amené, dans le Phèdre,à parler sur l’Amour.Phèdre vient de lui donner lecture d’un discours dans lequel Lysis s’est proposé de prouver qu’il vaut mieux accorder ses faveurs à celui qui n’aime pas qu’à celui qui est amoureux.Mais, comme Socrate n`apoint partagé l’admiration de Phèdre,et qu’il s’est même vanté d’être capable de faire,sur le même sujet,un discours qui ne serait pas inférieur à celui de Lysis,Phèdre le presse de s’exécuter et Socrate finit par céder à ses instances. Premier discours de Socrate: le thème est,suivant les conventions, celui-là même que Lysis avait
choisi(Préambule).Mais en toute question,il est,dit Socrate,une obligation primordiale pour ceux qui veulent en discuter sagement;c`est de savoir quel est l’objet sur quoi l’on discute;autrement on se trompera nécessairement du tout au tout .La plupart des hommes ne s`aperçoient pas qu’ils ignorent l’essence de chaque chose. Donc,tout comme s’ils savaient,ils négligent de se mettre d’accord avec leurs interlocuteurs et ainsi,par la suite,ils paient la peine naturelle de leur maladresse,car ils ne s’entendent ni avec eux-mêmes,ni les uns avec les autres(c’est la faute commise par Lysis)On commencera donc par convenir d’une définition de l’Amour:quel est-il? quelle est sa fonction? et, après avoir posé cette définition,on n’en détournera pas les regards;on s`y reportera sans cesse dans la discussion qui va être entreprise sur la question de savoir si l`Amour est untile ou nuisible. Que l’Amour soit un désir,c’est ce qui est évident pour tout le monde,et que,d’autre part,on puisse,sans aimer,avoir le désir des belles choses,c`est ce que nous savons aussi.A quel signe distinguerons-nous donc celui qui aime de celui qui n’aime pas?Il faut maintenant réfléchir que,en chacun de nous,il y a deux sortes de principes directeurs et conducteurs; nous les suivons où ils conduisent:l’un est inné,instinctif, c’est le désir des plaisirs;l’autre est acquis,c’est un jugement,accompagné de tendance vers ce qui jugé le meilleur. En nous,ces deux principes tantôt sont d`accord,tantôt sont en lutte,et,dans ce cas,c’est le jugement qui nous conduit d’une façon raisonnable jusqu`au meilleur et qu’il triomphe, ce triomphe s’appelle tempérance.Si,au contraire,c’est le désir qui nous entraîne d’une façon déraissonable jusqu’aux plaisirs et obtient en nous la suprématie sur la conception du meilleur,cette suprématie est appelée intempérance. Mais l’intempérance a plusieurs formes et noms:désir intempérant de la nourriture,ou gloutonnerie,désir intempérant de la boisson,ou ivrognerie.Or quand le désir déraisonnable,triomphant du jugement qui nous conduit vers ce qui est droit,s’est porté vers les plaisirs que procure la beauté et,par tous les désirs apparentés à celui-ci,vers la beauté des corps,alors,puissamment fortifié par le tromphe de son impulsion,il trie son nom de cette force même et on l`appelle amour. Après avoir dit quel est l`objet de la discussion et l’avoir défini,voyons maintenant,sans perdre de vue cette définition, quels avantages ou quels inconvénients peuvent résulter, pour l’aimé,de ses complaisances à l’égard de celui qui aime ou n`aime pas.La composition du discours est,dans cette partie comme dans les autres,parfaitement nette.Chaque articulation en est bien marquée et le plan en est l’ordre inverse des subdivisions.Celui que domine le désir,et qui est l’esclave du plaisir,cherchera sans cesse à rabaisser moralement son ami,par crainte de lui paraître inférieur;il éloignera de lui tout ce qui pourrait le rendre meilleur et,en particulier,la philosophie.De même,en ce qui concerne le corps de son bien-aimé,il le préfère délicat et efféminé. Si nous considérons maintenant l’influence de l`amant sur la condition et la fortune de l’aimé,nous voyons qu’il le souhaite aussi dépourvu que possible de toute amitié qui pourrait le détourner de leur amour,ou de tout bien qui pourrait l’en rendre indépendant.En outre,le commerce d’un amant est nuisible sans qu`aucun agrément en compense les effets,car,dans les relations de chaque jour,il est mal commode et insupportable.Enfin,lorsque sa passion se sera éteinte,il se montrera sans foi,et,maintenant que la raison et la tempérance dominent en lui au lieu de l’amour et du délir,c’est un autre homme,il a oublié tout ce que la passion lui avait fait promettre.Il vaut mieux,en résumé, écouter celui qui n`aime pas;car l’affection d’un amant n’est pas une amitié bienveillante,mais une sorte d’appétit matériel qui cherche à s`assouvir.L’amant aime son bien-aimé comme les loups aiment les agneaux.
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