Le philosophe Ludwig Wittgenstein(1889-1951)
Parfaitement cohérent avec lui-même après avoir terminé son livre,Wittgenstein abandonna la philosophie.Rentré chez lui après la guerre,il distribua la fortune qu’il avait hérité de son père en 1912.En 1919,il fréquenta un institut pédagogique à Vienne et de 1920 à 1926,il travailla comme instituteur dans des villages autrichiens isolés.Pendant cette période,il était desespérément malheureux,et les lettres adressées à Engelmann montrent qu’il envisagea plusieurs fois le suicide. «Je sais, écrivit-il,que se tuer est toujours une sale besogne. On ne peut sûrement pas vouloir son propre aneantissement, et celui qui a vu (qui a réussi à se représenter),ce qu’entraîne pratiquement l’acte du suicide sait que c’est toujours un sursaut de défensepersonnel». La vie d’instituteur était un cauchemar pour Wittgenstein,il ne pouvait pas respecter les personnes avec qui il travaillait.«J’avais une tâche,écrivit-il,je ne l’ai pas réalisé,et pour l’instant,l’échec brise ma vie.» «J’aurais dû faire de ma vie quelque chose de positif, devenir une étoile dans le ciel.Mais au lieu de m’élever, je suis resté immobilisé sur la terre,et maintenant je disparais progressivement.»«La seule bonne chose,actuellement dans ma vie,écrivit-il en1920,c’est que je lis de temps en temps,à l’école,des contes de fées aux enfants.» Il subsiste quelque cartes postales et des lettres du front, elles ont été publiées par son ami Paul Engelmann. «Je travaille assez intensément(en philosophie),écrivit-il en 1917,et je souhaiterais être un homme meilleur et posséder un meilleur esprit.Ces choses sont réellement une et identiques.»Et plus tard:Notre vie est comme un rêve. Mais au meilleurs heures nous nous réveillons suffisamment pour réaliser que nous sommes en train de rêver.La plupart du temps,néanmoins,nous sommes profondément endormis.» Bertrand Russel a fréquemment dépeint ses premières rencontres avec Wittgenstein.Au terme de son premier trimestre à Cambridge,il vint me voir et me demanda: voulez-vous me dire, s’il vous plaît,si je suis complètement idiot ou non? Je répondis:Mon cher collègue,Je n’en sais rien.Pourquoi me demandez-vous cela?Il dit: parce que,si je suis complètement idiot,je deviendrait aéronaute;mais si ce n’est pas le cas, alors je deviendrais philosophe.
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